Près de 40 collaborateurs, dont des indépendants et des «délégués de la Baloise» comme moi, travaillent dans un bureau open space de forme tubulaire, simplement divisé en quatre niches. L’aménagement est à la fois élégant et minimaliste. Tout est ouvert, il n’y a pas de portes. Les murs et les chaises sont colorés, les colonnes font office de tableaux et les salles de réunion sont nommées selon les jours de la semaine. La salle «Thursday» par exemple dispose d’une table de baby-foot qui peut servir à se défouler au terme d’intenses discussions. Il y a aussi un petit panier de basketball et certains collaborateurs traversent le bureau à l’aide d’un mini-segway / Cityblitz. La grande cuisine dispose de cagettes contenant toutes sortes de boissons (coca, bière, maté, etc.) et le frigo contient des poudings au chocolat ou des restants du dernier repas FRI:DAY concocté en groupe. Il y a des fruits, des corn flakes, même du chocolat. Enfin, tout ce qu’il faut pour que les collaborateurs ne manquent pas d’énergie durant leurs longues journées de travail.
Il y a peu de postes de travail, mais on trouve toujours un coin pour travailler. Parfois, on se serre un peu ou on essaie de fuir un coin plus bruyant; il arrive aussi qu’on se fasse effleurer les pieds par le chien d’un collègue. Il y a deux cabines pour les appels téléphoniques importants. Tous ces éléments contribuent à rendre le travail flexible et dynamique chez FRI:DAY. On communique ouvertement, tout est facile d’accès et il n’y a pas vraiment de services distincts tels que nous les connaissons. Si nous avons besoin de renseignements ou de prendre une décision, nous nous rencontrons tout simplement, sans avoir à élaborer de jolis documents PowerPoint. Si la discussion se prolonge, on se rend spontanément dans une salle de réunion libre pour poursuivre la conversation. Les rencontres ne sont pas planifiées, mis à part la réunion générale hebdomadaire – le «All Hands Meeting» – qui se déroule dans la cuisine, avec des croissants frais. Les employés de FRI:DAY bénéficient de structures simples, d’une grande autonomie et d’une hiérarchie horizontale. Le mot-clé responsabilisation (empowerment) est au centre du quotidien. Les bonnes idées sont évaluées en fonction des arguments et des coûts, et il n’est pas rare qu’elles soient directement appliquées.
Ma tâche consiste à aider l’équipe des RH de FRI:DAY dans plusieurs dossiers stratégiques. J’épaule la responsable RH sur place, qui est très prise par la gestion de tâches opérationnelles en ce moment. Il lui reste peu de temps pour le travail plus conceptuel. Durant les premières semaines, j’ai surtout appris à connaître la culture de FRI:DAY et ses valeurs. Mon objectif était de les intégrer (davantage) au quotidien et de faire en sorte que les collaborateurs se donnent des feed-back en continu. Je voulais aussi que la rétroaction des collaborateurs devienne un levier de perfectionnement professionnel. Il ne suffit pas d’échanger entre nous, il faut s’exercer sans arrêt. Nous menons actuellement un projet pilote dans le domaine de l’engagement. Nous souhaitons savoir quels sont les sujets qui touchent le plus les employés de FRI:DAY (de manière positive comme négative). Et pour ce faire, nous organisons des sondages toutes les semaines!
À mon avis, la clé du succès – qui constitue aussi le principal défi – est de trouver des solutions et des processus sans compromettre la dynamique et l’énergie propres à une start-up.
Le niveau de responsabilité individuelle est très élevé. Il est primordial d’avoir des échanges rapides et réguliers. Chez FRI:DAY, nous parlons officiellement anglais, mais plusieurs langues se côtoient, ce qui n’est pas toujours évident. D’où l’importance d’avoir un bon esprit d’équipe. Chacun met la main à la pâte. Il y a bien une femme de ménage, mais en dehors de ses heures de travail, nous devons garder la cuisine, la salle de réunion et les toilettes propres. La célébration des réussites joue en outre un rôle important. Il faut célébrer les moments où la tension fait place à la joie. D’où l’idée d’organiser des grillades ou de célébrer ensemble les grandes étapes que nous avons franchies. Cela contribue à notre fierté et à notre cohésion: c’est grâce à nous si nous y sommes arrivés.
Je suis fascinée de voir à quel point nous arrivons à nous adapter rapidement. Cela va presque trop vite. Ici, les journées de travail commencent et se terminent beaucoup plus tard. Je n’arrive pas au bureau avant 8 h 45. En ce qui concerne la tenue vestimentaire, il n’y a pas de différence entre le travail et la maison. Les gens s’habillent de façon décontractée. Les complets et les tailleurs n’ont pas la cote.
Malheureusement, mon séjour à Berlin touche déjà à sa fin. Je quitte l’entreprise à regret, même si je suis emballée à l’idée de revoir mes collègues et de reprendre mon travail à Bâle. Cela a été pour moi une période captivante, palpitante et enrichissante, tant sur le plan personnel que professionnel. Cela fait toujours du bien de sortir de son quotidien, de se remettre en question et d’élargir ses horizons.