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Journée mondiale des océans: «Leave nothing but bubbles»
Blog Journée mondiale des océans: «Leave nothing but bubbles»
Kiara Vetter 8 juin 2021 Durabilité, faktischversichert
Chaque année, le 8 juin, a lieu la Journée mondiale des océans. Cette journée d’action vise à souligner l’importance des océans et de leur protection dans la préservation de la vie sur Terre. Dans cet entretien, Daniel Kistler, fondateur de l’école de plongée Cyprus Diving Centre à Chypre, nous explique comment il s’engage dans la protection de la mer au travers de son travail et ce qui rend le panorama sous-marin de l’île méditerranéenne unique.

Daniel Kistler, vous dirigez une école de plongée suisse à Chypre. Comment l’idée vous est-elle venue?

Lorsque j’ai passé mes premières vacances à Chypre avec ma mère, à l’âge de six ans, nous sommes tombés amoureux de la belle mer cristalline et, après ce séjour, nous répétions par blague que nous voulions émigrer un jour à Chypre. Il y a douze ans, j’ai commencé la plongée, et le monde sous-marin m’a fasciné. Plus tard, je suis revenu à Chypre par l’intermédiaire d’un ami qui avait une école de plongée, et j’ai finalement quitté la Suisse pour l’île méditerranéenne en 2018 en compagnie de ma copine, Tamara. Tamara et moi avons travaillé comme moniteurs de plongée à l’école de mon ami et, au cours de cette période, nous avons une fois de plus pris conscience de l’importance de protéger nos mers. Nous voulions transmettre cette certitude à nos élèves. Au début de l’année 2020, nous avons enfin réalisé notre rêve d’avoir notre propre école de plongée axée sur la gestion durable de la mer. Aujourd’hui, Tamara et moi dirigeons le Cyprus Diving Centre, dans le sud-est de Chypre, et sommes actuellement assistés par une autre monitrice de plongée ainsi que par deux trainees.

La plongée permet la découverte d’un nouvel univers. Qu’est-ce qui rend le monde sous-marin de Chypre unique?

Chypre est une région de plongée sous-estimée. Les conditions sont idéales, en particulier pour les plongeurs débutants: l’eau est claire, on peut voir jusqu’à 40 ou à 50 mètres, et il n’y a pratiquement aucun courant. En plus des tortues et des hippocampes, on peut aussi admirer quelques épaves de bateaux, comme le Zenobia. Cette épave est très appréciée des plongeurs et est même considérée comme l’une des dix plus importantes au monde. Mais ce qui m’impressionne particulièrement, c’est que, en Méditerranée, nous pouvons constater de nos propres yeux à quel point il est important de protéger la mer. La Méditerranée est l’une des régions maritimes les plus exploitées au monde. Cependant, grâce à un travail de sensibilisation et aux mesures de protection mises en place, la vie reconquiert la mer. Il y a trois ans, nous étions heureux lorsque nous voyions une tortue par semaine; aujourd’hui, nous sommes presque déçus de n’en voir que deux par plongée.

Le «tourisme sous-marin» présente-t-il des risques pour les espèces marines?

La plongée est fondamentalement très écologique. En formant nos élèves, nous attirons leur attention sur le fait qu’il ne faut rien toucher sous l’eau, qu’il ne faut pas nourrir les poissons et qu’il ne faut pas approcher les tortues de trop près. Notre devise est «Leave nothing but bubbles». Nous remarquons sans cesse qu’il est essentiel de transmettre ces comportements. Il arrive, par exemple, que des gens touchent des tortues, voire qu’ils essaient de monter dessus. Pour l’animal, c’est un stress incroyable. Il peut paniquer, oublier de respirer et peut-être même en mourir.

Le 8 juin, c'est la «Journée mondiale des océans». Son objectif est de sensibiliser le monde entier aux défis liés aux océans. Vous aussi, vous vous engagez en faveur de la protection des mers. Que faites-vous pour cela?

D’une part, nous organisons régulièrement des opérations de nettoyage avec notre école de plongée; nous proposons par exemple des plongées gratuites dans le but de collecter des déchets sous l’eau. Il y a aussi des opérations de nettoyage collectives, où les gens ramassent les ordures sur la plage, et nous leur donnons une petite rétribution pour chaque sac à ordures rempli. D’autre part, nous gérons une boutique en ligne, Ocean Support Switzerland, dans laquelle nous proposons divers produits comme solutions alternatives au plastique en plus des fameux bracelets 4Ocean. On peut ainsi contribuer à réduire le volume des déchets rejetés dans nos mers même en Suisse. Les revenus de la boutique en ligne nous permettent également de mettre en œuvre des initiatives telles que les opérations de nettoyage dont j’ai parlé. Nous tenons également à soutenir la recherche marine. Pour cela, nous mettons régulièrement l’infrastructure de notre école de plongée à la disposition de biologistes marins qui s’engagent par leur travail en faveur de la Méditerranée et de sa préservation.

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