Les jours commencent à raccourcir et à se rafraîchir. Les vacances d’automne approchent. Pour beaucoup, c’est une nouvelle occasion de s’envoler vers une destination chaude avant l’arrivée de l’hiver. Même si nous voulons profiter de nos vacances pour nous laisser aller, la plupart d’entre nous veillent néanmoins à obtenir un bon rapport qualité-prix. Mais le prix de nos vacances couvre-t-il vraiment tous les coûts qu’elles occasionnent? Il s’agit là d’une question rhétorique. C’est surtout lorsqu’on prend l’avion que le climat paie le prix fort. Les 50 francs que coûte un vol pour Majorque, par exemple, ne permettent absolument pas de compenser les émissions de CO2 générées par le voyage, à savoir environ 1,4 tonne.
Pour illustrer le véritable prix de nos vacances, un exemple peut nous aider:
On peut actuellement trouver un vol aller-retour en direct de Bâle à Ténérife à partir de 550 francs environ par personne. Avec des émissions de CO2 d’une tonne pour l’aller et le retour, il faudrait, selon les indications de myclimate.org, donner un montant d’environ 30 francs suisses à des projets de compensation climatique pour être plus ou moins en règle. La quantité d’émissions de CO2 que le climat peut supporter est de 2,3 tonnes par personne et par an. Se déplacer à bord d’une voiture milieu de gamme pendant un an (12'000 km) engendre environ deux tonnes d’émissions de CO2. Au niveau des émissions produites, l’avion l’emporte donc haut la main. Donc, au lieu de s’envoler vers le sud cet automne, on pourrait aussi faire un détour par la partie méridionale de la Suisse, le Tessin. En train ou avec une voiture milieu de gamme moyenne, le trajet Bâle-Locarno pèse tout juste 2 ou 60 kg d’émissions de CO2 par trajet. À Locarno, il est possible de se baigner dans le lac Majeur ou d’explorer le delta de la Maggia en SUP.
Selon l’Office fédéral de l’environnement (OFEV), la moyenne mondiale pour une empreinte de gaz à effet de serre est de Office fédéral de l’environnement (OFEV) est de 6 tonnes. Près de trois fois ce que le climat peut supporter sans se réchauffer plus encore. Si on calcule toutes les émissions dues aux marchandises importées, c’est-à-dire les émissions causées par les Suisses à l’étranger, on se rend compte que ces derniers sont responsables de l’émission de 14 tonnes de CO2 par personne et par an en moyenne.
Prenons un autre exemple de destination appréciée: Palma de Majorque.
Le prix pour un aller simple pour Majorque s’élève actuellement à environ 100 francs. Le vol engendre environ 210 kg d’émissions de CO2. Au lieu de s’envoler pour l’île méditerranéenne la plus populaire, on pourrait faire une excursion au lac de Sempach par une chaude journée d’automne, ce qui n’entraînerait que 40 kg de CO2 en voiture. Ou encore se rendre aux îlots de baignade de Lorelei du delta de la Reuss, également connus sous le nom de Caraïbes de la Suisse pour une émission de CO2 de 30 kg. Vous trouverez ici d’autres idées & conseils pour des vacances en Suisse. Vous préférez le sport? Alors enfourchez votre vélo et grimpez les plus belles routes de col de Suisse.
La situation est donc claire, non? Pas tout à fait. Les prix des voyages concernés peuvent varier énormément. La Suisse n’est pas une destination bon marché. Mais si on prend en compte le coût climatique, la différence de prix se réduit. La question à laquelle il nous reste à répondre est alors la suivante: ai-je envie de payer le vrai prix de mes vacances ou est-ce que je préfère m’allonger dans mon hamac et laisser le problème à la génération suivante?
L’Allemagne aussi a de magnifiques destinations de vacances en automne. Par exemple, le Parc national de la Suisse saxonne est une formidable destination de vacances. Pour les amoureux de la nature, des vacances de randonnée en Allgäu valent également le détour: vous trouverez des recommandations pour vos vacances d’automne dans l’Allgäu ici.
Chacun décide de l’itinéraire à suivre, que ce soit pour ses vacances ou pour l’évolution du climat. Personne ne m’impose de visiter la Suisse ou de partir à l’autre bout du monde. Personne ne m’ordonne d’organiser mes réunions de travail sur Skype plutôt que de prendre l’avion pour rencontrer mes partenaires sur place. Chacun est responsable de lui-même. Mais chacun est également responsable de tous les autres et de tout ce qui l’entoure. Comme nous n’agissons pas dans une bulle, nos actions ont toujours des répercussions sur les autres gens et sur l’environnement. Le compte n’est bon que si nous considérons également ce qu’on appelle les externalités, qu’il s’agisse du coût climatique de nos voyages ou des conséquences de nos actions sur notre environnement.
En ce qui concerne les voyages dans des pays lointains, c’est essentiellement au vol que l’on renonce en réalité. Et celui-ci n’est probablement pas le point culminant des vacances. Passer son temps libre dans son pays n’implique pas de se priver de paysages à couper le souffle, de véritables envolées culinaires, d’échanges culturels et de nouvelles expériences enrichissantes. Bien au contraire: cela nous permet d’apprendre à connaître son pays sous toutes ses facettes et d’avoir quelque chose à raconter quand quelqu’un nous demande: «D’où venez-vous?».