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Évaluation politique de la réforme LPP : un oui pour une prévoyance vieillesse durable
Blog Évaluation politique de la réforme LPP : un oui pour une prévoyance vieillesse durable
Dominik Marbet 26 août 2024 Prévoyance professionnelle, Politique
Le 22 septembre, les électeurs suisses se prononceront sur la révision de la prévoyance professionnelle (LPP). Après que le Parlement a élaboré un compromis, un référendum a été lancé contre le projet, laissant ainsi le dernier mot au peuple. Afin de garantir l'avenir de la prévoyance vieillesse, il est nécessaire de voter oui à la révision dans une perspective globale.

Le système de prévoyance vieillesse suisse repose sur trois piliers qui, coordonnés entre eux, doivent permettre d'assurer la période suivant la vie active. Le premier pilier, l'AVS, est organisé de manière étatique et solidaire. Les retenues sur les salaires des personnes actives professionnellement permettent de financer les rentes des retraités. Ceux qui gagnent beaucoup paient pour ceux qui gagnent moins. Le 3e pilier est une pure prévoyance privée, dans laquelle chacun épargne pour soi. Dans le 2e pilier, qui fait actuellement l'objet d'un débat, chacun épargne certes aussi pour soi, mais les employeurs participent au moins pour moitié aux cotisations. La LPP ou la caisse de pension, comme on l'appelle communément, est un pilier central de notre prévoyance vieillesse. Elle a tout juste 40 ans et bientôt, ceux qui ont cotisé depuis le début arriveront à l'âge de la retraite. Mais depuis son introduction en 1985, certains paramètres ont changé. En 2005, le taux de conversion a été abaissé de 7,2% à 6,8%. Depuis lors, toutes les tentatives de réforme ont échoué, de sorte qu'une réforme est nécessaire si l'on veut que le système soit durablement établi pour les futurs retraités.

En raison de l'augmentation de l'espérance de vie, le capital épargné doit durer plus longtemps. C'est pourquoi le taux de conversion des rentes sur l'épargne obligatoire fixé dans la loi doit être abaissé de 6,8 à 6%. Comme presque toutes les caisses de pension ont également une grande part de revenus assurés sur une base surobligatoire et appliquent donc déjà des taux de conversion plus bas, la baisse du taux de conversion ne concerne qu'une petite partie des assurés.  Un élément important de la réforme est également l'abaissement du seuil d'entrée à 19 845 francs suisses (contre 22 050 francs suisses auparavant). En outre, la déduction dite de coordination, qui s'élève aujourd'hui à 25'725, ne sera plus à l'avenir entièrement déduite de chaque revenu. Il sera simplement tenu compte de 20 % de chaque salaire AVS. Cela permet à davantage d'assurés de cotiser à la LPP, en particulier dans les branches à bas salaires et en cas d'emplois multiples. A court terme, il y aura certes un peu moins dans le porte-monnaie des travailleurs à la fin du mois et le travail sera légèrement plus cher. Mais à moyen et long terme, cela en vaut la peine pour les employés et les employeurs. A la retraite, les salariés recevront une rente LPP à laquelle l'employeur contribuera à hauteur d'au moins 50% des versements.  L'employeur double ainsi le capital versé par les assurés. Les employeurs profitent du fait que les emplois à bas salaire deviennent plus attractifs en raison de la meilleure protection sociale.

L'embauche de travailleurs âgés gagne également en attractivité, car les bonifications de vieillesse n'augmentent pas continuellement avec l'âge. Alors qu'il y a aujourd'hui quatre paliers d'augmentation, il n'y en aura désormais plus que deux, ce qui permettra de mieux répartir l'augmentation sur les différentes tranches d'âge. Enfin, les 15 prochaines classes d'âge qui partent à la retraite et qui subissent des pertes en raison de la réforme bénéficieront d'une compensation progressive.

Les solutions politiques sont en fin de compte des compromis et ne sont jamais parfaites. D'un point de vue personnel, certains peuvent être gagnants et d'autres perdants de ces compromis. Mais si l'on réfléchit d'un point de vue global et dans la perspective d'une assurance sociale durable, l'adaptation de ces paramètres est nécessaire. La réforme permet de cotiser à la LPP même avec un faible revenu, ce qui aide en particulier les personnes travaillant à temps partiel et donc majoritairement les femmes. Les travailleurs âgés ne sont plus désavantagés en raison des coûts élevés de la LPP pour les employeurs et la baisse du taux de conversion nous permet de lutter contre l'allongement de l'espérance de vie. En adaptant ces paramètres importants du 2e pilier, nous renforçons les trois piliers pour les générations futures. La réforme mérite donc un "oui" tourné vers l'avenir.

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